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Numérique et santé : la visibilité d’un professionnel de santé
Le recours à la communication pour les professions médicales a toujours été controversé, posant dès lors un vrai problème au médecin sur internet : comment concilier présence sur le web et respect du code de déontologie ? Il existe en réalité peu d’obstacles à la création d’un site médical de manière légale, d’autant que la loi relative la communication en ligne des professionnels de santé est appelée à évoluer.
Publicité VS information médicale
Si un médecin sur internet est encouragé à produire de l’information, il lui est en revanche interdit de faire de la publicité : comment différencier les deux ?
Site internet medical : oui à l’information
Toute profession de santé peut fournir à sa patientèle des renseignements généraux, incluant les spécificités de son activité et de son domaine de compétences. Le professionnel de santé est même encouragé par son Conseil de l’Ordre à produire une information fiable pour les patients se renseignant sur le web, cette information apportant une véritable plus-value à l’internaute.
Sont ainsi parfaitement autorisés un site internet santé, une fiche Google My Business ou une page sur les réseaux sociaux.
Site internet medecin : non à la publicité
Médecin sur internet : quelle définition pour la publicité ? Voilà une vraie question, à laquelle ne répond pas le Code de la Santé Publique !
La jurisprudence, reprise par le conseil d’état en 2018, considère comme définition de la publicité toute communication faite pour promouvoir la fourniture de biens ou de services, ou le développement de ladite activité. »
Sont donc interdits le référencement payant (Google Ads, Facebook Ads…), les tarifs promotionnels ou encore les tournures comparatives (« meilleur praticien », « soins d’excellence »…).
Un médecin sur internet doit respecter une règle simple : la neutralité.
Bien informer ses patients
Informer ses patients est en soi une obligation déontologique, dans la mesure où elle est le corollaire du consentement éclairé.
Mais à la différence du commerçant, le praticien n’a jamais été sensibilisé à la notion de vitrine : pourtant, un site internet médical est une vitrine, l’obligeant à être belle (contenant) et fournie (contenu). Pour le patient, ce site est le prolongement de votre identité : il faut donc privilégier le hautement qualitatif.
Un contenant de qualité
Le contenant est jugé sur des critères visuels (esthétiques) et fonctionnels (ergonomie, efficacité…).
En 2020, un site fonctionnel doit l’être aussi pour un téléphone, celui-ci étant de plus en plus souvent utilisé par les patients, détrônant d’ores et déjà le trafic ordinateur.
Un contenu qualitatif
L’information doit être fournie sur un support clair et organisé pour le patient : exhaustivité et lisibilité doivent être au rendez-vous.
Vous devez fournir des informations spécifiques (horaires, contacts, rendez-vous…) et générales, permettant de mieux connaître votre activité.
Avoir une belle vitrine, avec un contenant et un contenu qualitatif, ne suffit pourtant pas : pour que votre vitrine en ligne présente un intérêt, il lui faut de la visibilité.
Booster votre visibilité
La visibilité dans les moteurs de recherche est essentielle car environ 80 % des internautes cliquent sur les recherches en première page.
Référencement SEO Local
Le SEO (Search Engine Optimization) est une technique de référencement gratuite, organique, fondée entre autres sur la notion de mots-clefs (keywords).
Le référencement d’un site médical va particulièrement s’axer autour du référencement SEO local, pour capter le trafic sur des keywords locaux comme “chirurgien viscéral Paris” ou encore “nymphoplastie Paris”. Selon Google, 46 % des recherches sont locales ! C’est encore plus vrai quand il s’agit de trouver un praticien proche de chez soi.
Un moyen complémentaire au site web est de mettre à jour son profil professionnel sur des annuaires locaux puissants, type fiche Google My Business : il faut compléter à 100 % le profil, mettre une photo, vérifier toutes les coordonnées. N’hésitez pas à télécharger d’autres images ou des vidéos : internet est un media de l’image !
Suivre les tendances
Tout praticien est encouragé à suivre les tendances, au risque d’être affublé d’une réputation de passéiste. Or la médecine est évolutive et l’image passéiste va être inconsciemment associée à une médecine moins qualitative.
La tendance fait état d’une utilisation croissante du portable ? Votre site médical doit être optimisé pour les téléphones.
Les réseaux sociaux sont en croissance constante ? Vous devriez envisager la création d’une page Facebook ou Instagram pour votre cabinet ou votre clinique.
La Décision du Conseil d’Etat et la publicité médecin
Depuis 2017, la Commission européenne exhorte la France à se mettre en conformité avec le droit communautaire : l’article 56 du traité de l’UE instaure la libre circulation des professionnels au sein de l’UE tandis qu’une directive de 2000 sur le commerce électronique permet la promotion de l’activité pour la faire connaître, donc la publicité.
Après une longue bataille juridique, la décision du Conseil d’État du 6 novembre 2019 a levé l’interdiction de publicité pour les médecins et dentistes, pour non-conformité au principe de libre concurrence.
En pratique, un médecin sur internet va être beaucoup plus libre dans sa création de site internet, avec un recours autorisé à des techniques de publicité. Est-ce à dire qu’il faudra s’engouffrer dans cette voie ? Probablement que non, car l’image d’indépendance d’un praticien reste pour le patient indépendante d’une approche mercantile.
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